mercredi 14 mars 2012

CHAPITRE APPEL A LA PRIERE PARTIE 3



- Qu’est-ce qui est le mieux, al adhâne ou al imâmah (le fait d’être imam) ?

→ Cette question est un point de divergence entre les savants, et le plus juste c’est que al adhâne est meilleur que al imâmah, en raison des ahâdîth montrant son mérite, comme la parole du prophète عليه الصلاة والسلام  :
  لَاسْتَهَمُوا  ثُمَّ لَمْ يَجِدُوا إِلَّا أَنْ ‏ ‏يَسْتَهِمُوا ‏‏عَلَيْهِ ‏ ‏ لَوْ يَعْلَمُ النَّاسُ مَا فِي النِّدَاءِ وَالصَّفِّ الْأَوَّلِ → « Si les gens savaient ce qu’il y a dans l’appel et le 1er rang, puis qu’ils ne trouvent que le tirage au sort (pour les départager), ils feraient un tirage au sort » ; et sa parole :
أَطْوَلُ النَّاسِ أَعْنَاقًا يَوْمَ الْقِيَامَةِ‏ الْمُؤَذِّنُونَ → « Les mou-addhinoûne (ceux qui font al adhâne) auront les cous les plus longs le jour de la résurrection ».
Si quelqu’un dit : « al imâmah a été rattachée à des caractéristiques de la législation comme « fait imam celui qui connaît le plus le livre d’Allah parmi eux », et nous savons que la parole « celui qui connaît le plus » montre qu’il est meilleur ».
La réponse : Nous ne disons pas que al imâmah n’a pas de mérite, au contraire c’est une responsabilité légale (« char’iyyah ») qui a un mérite, mais nous disons : « Al adhâne est meilleur que al imâmah pour ce qu’il comporte comme évocation d’Allah à haute voix et comme avertissement général des gens, et parce qu’al adhâne est plus difficile que al imâmah, et le prophète عليه الصلاة والسلام et ses califes biens guidés n’ont pas fait al adhâne car ils étaient occupés avec ce qui était le plus important, car le chef, tous les gens sont rattachés à lui, et donc s’il était occupé à surveiller le temps il ne s’occuperait pas des besoins des musulmans ».


- Quelle est la règle s’appliquant à al iqâmah concernant la femme ?

→ Il n’y a pas de mal à ce que la femme fasse al iqâmah si elle prie chez elle, et si elle ne fait pas al iqâmah il n’y a pas de mal non plus, car al iqâmah est obligatoire pour le groupe d’homme uniquement. Et même l’homme qui prie seul, al iqâmah n’est pas obligatoire pour lui, il s’il la fait c’est mieux, et s’il ne la fait pas il n’y a pas de mal.


- Quelle est la règle s’appliquant à al adhâne pour les voyageurs ?

→ Cette question est un point de divergence entre les savants, et le plus juste c’est qu’al adhâne est obligatoire pour les voyageurs, car le prophète عليه الصلاة والسلام a dit à Mâlik Ibnoul Houwayrith :
إِذَا حَضَرَتِ الصَّلَاةُ فَلْيُؤَذِّنْ لَكُمْ أَحَدُكُمْ → « À l’heure la prière que l’un d’entres-vous fasse al adhâne pour vous » ; alors qu’ils étaient une délégation venu chez le prophète عليه الصلاة والسلام et qu’ils repartaient en voyage pour se rendre chez les leurs. Et parce que le prophète عليه الصلاة والسلام n’a délaissé al aldhâne et al iqâmah ni en étant résident ni en voyage. Ainsi il faisait al adhâne dans ses voyages et ordonnait à Bilâl (ra) de faire al adhâne.


- Quelle est la règle s’appliquant à al adhâne et al iqâmah pour celui qui prie seul ?

→ Al adhâne et al iqâmah pour celui qui prie seul sont sounnah, et non obligatoires, car il n’a personne près de lui qu’il appellerait avec al adhâne. Mais comme al adhâne est un rappel d’Allah, et une vénération, et un prêche de lui-même à la prière et la réussite, de même al iqâmah, ils sont sounnah.
Ce qui montre l’aspect recommandé de al adhâne, c’est ce qui a été rapporté dans le hadith de ‘Oqbah Ibni ‘Âmir (ra) dans lequel il dit que le prophète عليه الصلاة والسلام a dit :
يَعْجَبُ رَبُّكَ مِنْ رَاعِي غَنَمٍ فِي رَأْسِ الشَّظِيَّةِ لِلْجَبَلِ يُؤَذِّنُ لِلصَّلاةِ وَيُصَلِّي , فَيَقُولُ اللَّهُ عَزَّ وَجَلَّ : اُنْظُرُوا إلَى عَبْدِي هَذَا يُؤَذِّنُ وَيُقِيمُ الصَّلاةَ , يَخَافُ مِنِّي . أُشْهِدُكُمْ أَنِّي قَدْ غَفَرْت لِعَبْدِي وَأَدْخَلْته الْجَنَّةَ
« Ton Seigneur s’étonne d’un berger au sommet d’une montagne qui lance un appel à la prière et prie. Allah le Puissant et Majestueux dit : «  Regardez mon serviteur que voici ; il procède à al adhâne et à
al iqâma et éprouve de la crainte pour moi. Je vous prends pour témoins que j’ai pardonné à mon serviteur et je le ferai entrer au paradis ». (Rapporté  par Annassâ-i).


- Un imam est entré dans la mosquée alors que les mou-adhinoûne ont fait l’appel dans la ville et il n’y a pas eu de adhâne dans sa mosquée, fait-on al adhâne (dans cette mosquée) ou directement al iqâmah ?

→ Si l’imam rentre dans une mosquée dans laquelle il n’y a pas eu de adhâne, il n’y a pas de mal à ce qu’on fasse al iqâmah sans adhâne, car al adhâne est un fardou kifâyah (obligation de suffisance), et donc il y a eu lieu avec al adhâne des autres dans les mosquées environnantes.
Mais si l’imam rentre dans une mosquée autour de laquelle il n’y a pas de mou-dhinoûne, on fait al adhâne, comme le cas d’un homme qui est en voyage et qui était hors de la ville pendant al adhâne et n’entendait pas al adhâne, alors il entre dans la mosquée avec ses compagnons pour prier, alors que les gens ont déjà prié, dans ce cas il est bien qu’ils fassent al adhâne puis al iqâmah ; mais al adhâne se fait de façon à ce que ce groupe l’entende mais sans utiliser de micro et sans le faire avec une voix forte, afin de ne pas perturber les gens.


- Est-ce que al adhâne est obligatoire pour une prière qu’on rattrape ?

→ Si on se trouve dans une ville dans laquelle il y a eu al adhâne pour la prière, comme dans le cas d’un groupe de gens qui se sont endormis et ne se sont réveillés qu’après le lever du soleil, alors al adhâne n’est pas obligatoire pour eux, on se contente d’al adhâne général, car al adhâne général est suffisant et décharge de l’obligation.
 Mais si on est dans un endroit où il n’y a pas eu al adhâne, alors il est obligatoire, car le prophète
 عليه الصلاة والسلام, lorsqu’il s’est endormi durant le temps de la prière du fadjr pendant son voyage et qu’il ne s’est réveillé qu’après le lever du soleil, il a ordonné à Bilâl de faire al adhâne et al iqâmah, et ceci montre son caractère obligatoire, et d’après la généralité de la parole du prophète
 عليه الصلاة والسلام : إِذَا حَضَرَتِ الصَّلَاةُ فَلْيُؤَذِّنْ لَكُمْ أَحَدُكُمْ → « À l’heure la prière que l’un d’entres-vous fasse al adhâne pour vous », cette parole englobe la présence de la prière après son temps et dans son temps.


- Est-il permis qu’al adhâne soit fait par quelqu’un qui se rase la barbe s’il a une belle voix ?

→ Al adhâne de celui qui se rase la barbe est valable, car il est fait comme cela a été rapporté par la législation, et donc s’il fait al adhâne correctement sans erreurs il n’y a pas de problème.
Ainsi al adhâne de celui qui se rase la barbe et celui qui fume la cigarette, et autres personnes leur ressemblant qui persistent dans les péchés, leur adhâne est valable tant qu’ils le font correctement sans en changer le sens.


- Si l’heure de la prière arrive pendant la guerre, est-ce que le mou-addhine élève la voix, sachant que si l’ennemi entend al adhâne il sera où ils se trouvent ?

→ Il est suffisant durant al adhâne que l’entendent ceux pour qui on le fait, et donc s’il élève la voix de sorte que ceux qui sont présent l’entendent, il est valable.
Et il n’est pas permis qu’il élève la voix lors d’al adhâne s’il va montrer à l’ennemi où il se trouve, car ceci revient à se jeter soi-même dans la destruction.


- Quelle est la règle concernant celui qui a prononcer « hayya ‘alal falâh » avant « hayya ‘alassalâh » dans al adhâne ?

→ Il doit dans ce cas obligatoirement redire « hayyal falâh » (2 fois) après « hayya ‘alassalâh », car al adhâne est conditionné par le respect de l’ordre, car al adhâne a été rapporté selon cette façon et dans cet ordre, et donc si on l’inverse on aura fait acte qui n’est pas conforme à l’ordre du prophète عليه الصلاة والسلام et le prophète عليه الصلاة والسلام a dit :
من عمل عملا ليس عليه أمرنا فهو رد → « Celui qui pratique une oeuvre (action), [non conforme] à notre Affaire (l’islam), alors cela est rejeté. » (Rapporté par Mouslim).


- Est-ce que le mou-addhine tourne le cou à droite en disant « hayya ‘alassalâh » la 1ère fois puis à gauche la 2ème fois, puis à droite en disant « hayya ‘alal falâh » la 1ère fois puis à gauche la 2ème fois, ou tourne-t-il le cou à droite en disant 2 fois « hayya ‘alassalâh » et à gauche en disant 2 fois « hayya ‘alal falâh » ?

→ Certains savants ont dit qu’il tourne le cou à droite en disant 2 fois « hayya ‘alassalâh » et à gauche en disant 2 fois « hayya ‘alal falâh ».
Et certains ont dit qu’il tourne le cou à droite en disant « hayya ‘alassalâh » la 1ère fois puis à gauche la 2ème fois, puis à droite en disant « hayya ‘alal falâh » la 1ère fois puis à gauche la 2ème fois, afin de donner à chaque côté sa part de « hayya ‘alassalâh » et de « hayya ‘alal falâh ».
Mais le plus connu et c’est ce qui apparaît de la sounna, c’est de tourner le cou à droite en disant 2 fois « hayya ‘alassalâh » et à gauche en disant 2 fois « hayya ‘alal falâh ».
Mais il faut tourner le cou durant toute la phrase ; quant à ce que font certains mou-addhnoûne en disant « hayya ‘alâ » puis seulement ils tournent le cou, ceci n’a aucun fondement.


- Si le mou-addhine fait al adhâne dans un micro, tourne-t-il le cou en disant « hayya ‘alassalâh » et  « hayya ‘alal falâh » ?

→ Si le mou-addhine fait al adhâne dans un micro il ne tourne pas le cou en disant « hayya ‘alassalâh » et  « hayya ‘alal falâh », sinon le son va faiblir.


- Si le mou-addhine a oublié la parole « assalâtou khayroun minannawm » quelle est la règle qui s’applique ?

→ Si le mou-addhine a oublié la parole « assalâtou khayroun minannawm », ce qui est connu chez les savants c’est que son adhâne est valable, car la parole « assalâtou khayroun minannawm » durant le adhâne du fadjr est une sounna et non une obligation ; et la preuve de cela c’est que lorsque  ‘Abdoullah Ibnou Zayd (ra) a vu al adhâne en rêve, cette phrase ne s’y trouvait pas. Et donc le fait de la dire n’est pas une condition, si on la dit dans al adhâne du fadjr qui se fait après l’arrivée de l’aube c’est mieux, et si on ne la dit pas il n’y a pas de gêne.


- La parole « assalâtou khayroun minannawm » se dit-elle dans le 1er adhâne ou le 2ème ?

→ La parole « assalâtou khayroun minannawm » se dit dans le 1er adhâne comme cela est rapporté dans le hadith وَإِذَا أَذَّنْتَ بِالْأَوَّلِ مِن الصُّبْحِ فَقُلْ الصَّلَاةُ خَيْرٌ مِنْ النَّوْمِ الصَّلَاةُ خَيْرٌ مِنْ النَّوْمِ → « Lorsque tu fais le 1er adhâne du soubh dit « assalâtou khayroun minannawm » » (Hadith rapporté par l’imam Ahmed). Donc elle se dit dans le 1er adhâne et non dans le 2ème, mais il faut absolument savoir ce qu’est le 1er adhâne dans ce hadith : c’est al adhâne qui se fait après l’entrée de l’heure, et le 2ème adhâne est al iqâmah, car al iqâmah s’appelle « adhâne ». Le prophète
 عليه الصلاة والسلام a dit ‏ ‏بَيْنَ كُلِّ أَذَانَيْنِ صَلَاةٌ→ « Entre 2 adhâne il y a une prière », et ce qui est visé c’est al adhâne et al iqâmah.
Et dans sahih Al Boukhârî il est rapporté que le chef des croyants ‘Outhmâne Ibnou ‘Affâne a ajouté le 3ème adhâne dans le djoumou’ah (alors qu’il s’agit du 2ème adhâne, mais c’est le 3ème en comptant al iqâmah).
Donc le 1er adhâne dans lequel on a ordonné à Bilâl de dire « assalâtou khayroun minannawm » et le adhâne pour la prière du fadjr.
……….. (Pour lire la suite de cette argumentation, voir la fatwa n°98 dans les fatâwâ concernant la prière).


- Est-ce qu’al adhâne à partir d’un enregistrement est valable ?

→ Al adhâne à partir d’un enregistrement n’est pas valable, car al adhâne est une adoration, et l’adoration nécessite une intention.


- Que dire d’al adhâne qui est exagéré ou qui est changé ?

→ Al adhâne qui est exagéré c-a-d comme un chant est valable mais makroûh (déconseillé).
Al adhâne qui est changé, si le sens est changé alors il n’est pas valable comme dans le cas où il dit « Allahou akbâr » (c-a-d en allongeant le dernier « a »), car le sens a changé, car « akbâr » est le pluriel de « kabar » qui est un tambourin.
Mais s’il est changé sans changer le sens alors al adhâne est valable mais makroûh.


- Quel est le jugement du fait de retarder al adhâne de son temps ?

→ Si on se trouve dans une ville il ne convient pas de retarder al adhâne du début de son temps, car ceci va amener au désordre et la disparité entre les mou-addhinîne et provoquer une ambigüité pour les gens qui vont se demander qui a raison, celui qui l’a fait en 1er ou en dernier.
Mais si c’est en dehors de la ville (à la campagne ou dans le désert) ils ont le choix, mais le mieux est qu’ils fassent al adhâne au début du temps et qu’ils prient, car le fait de prier au début du temps est meilleur, sauf lorsqu’il est légiféré de la retarder. Et lorsqu’il est légiféré de la retarder alors on retarde al adhâne, et donc il est rapporté dans sahih Al Boukhârî que le prophète عليه الصلاة والسلام était en voyage et lorsque Bilâl s’est levé pour faire al adhâne le prophète عليه الصلاة والسلام lui a dit « abrid » (c-a-d attends qu’il fasse plus frais), puis il a voulu se lever et le prophète عليه الصلاة والسلام lui a dit « abrid », puis il a voulu se lever et le prophète  lui a dit « abrid », jusqu’à ce qu’une bonne partie du temps du dhohr soit passée, puis il a fait al adhâne. Et ceci montre qu’al adhâne est légiféré au moment où la prière est légiférée, et donc si elle fait partie des prières qu’il est bien de retarder comme la prière du dhohr lorsque la chaleur est intense ou comme la prière du ‘ichâ alors on retarde al adhâne en dehors des villes et des cités où il y a des mou-addhinoûne.


- Si on entre dans la mosquée alors que le mou-addhine fait al adhâne, quelle est la meilleure chose à faire ?

→ Le mieux est de répéter après le mou-addhine puis d’invoquer Allah avec ce qui a été rapporté, puis d’entrer dans la prière de salutation de la mosquée (« tahiyyatoul masdjid »).
Sauf que certains savants ont excepté de cela l’entrée dans la mosquée alors que le mou-addhine fait le 2ème appel du djoumou’ah (juste avant que l’imam commence le sermon), dans ce cas on prie la prière de salutation de la mosquée afin d’écouter le sermon. Et ils ont expliqué cela en disant que le fait d’écouter la khoutba (sermon) est obligatoire, alors que le fait de répéter après le mou-addhine n’est pas obligatoire, et donc le fait de préserver l’obligatoire devance le fait de préserver ce qui n’est pas obligatoire.
  

- Répète-t-on al adhâne lorsqu’il est fait à la radio ou à la télévision ?

→ Il y a 2 situations possibles pour al adhâne :
            - Soit il fait directement c-a-d qu’al adhâne est fait à l’heure de l’accomplissement de la prière par le mou-addhine, dans ce cas on répète après le mou-addhine d’après la généralité de la parole du prophète عليه الصلاة والسلام :"إِذَا سَمِعْتُمْ النِّدَاءَ, فَقُولُوا مِثْلَ مَا يَقُولُ الْمُؤَذِّنُ"  → « Si vous entendez l’appel alors dites la même chose que le mou-addhine ». Sauf que les fouqahâ (ra) ont dit que si on a fait la prière pour laquelle al adhâne est fait alors on ne répète pas.

            - Soit al adhâne est un enregistrement et non un adhâne fait à l’heure de la prière, alors on ne répète pas car ceci n’est pas un vrai adhâne mais c’est le son d’un adhâne précédent.


- Est-il obligatoire de répéter après tout les mou-addhinîne de la ville ou se contente-t-on du 1er ?

→ Le fait de répéter après le mou-addhine n’est pas obligatoire, ni pour le 1er mou-addhine ni pour le dernier.
Mais est-ce que c’est légiféré et conseillé, je dis alors : les fouqahâ (ra) disent qu’il est conseillé (moustahabb) de répéter après le mou-addhine à chaque fois qu’on l’entend, et ils se sont basés sur la généralité de la parole du prophète عليه الصلاة والسلام :
"إِذَا سَمِعْتُمْ النِّدَاءَ, فَقُولُوا مِثْلَ مَا يَقُولُ الْمُؤَذِّنُ"  → « Si vous entendez l’appel alors dites la même chose que le mou-addhine ». Et ceci est général ; mais ils ont excepté le cas où on a déjà prié, dans ce cas on ne répète pas après le mou-addhine. C-a-d que si un mou-addhine est en retard et ne fait l’appel qu’après qu’on ait prié, alors on ne répète pas après lui, et ils ont expliqué cela en disant que dans ce cas on n’est pas appelé par ce adhâne, car ce mou-addhine dit « venez à la prière » alors qu’on a déjà prié, alors dans ce cas on ne répète pas. Mais si on répète quand-même on est dans un bien, si on se base sur la généralité du hadith « Si vous entendez l’appel alors dites la même chose que le mou-addhine ».


- Si le mou-addhine fait l’appel sans micro à cause d’une coupure d’électricité, puis directement après son adhâne l’électricité revient, refait-il al adhâne dans le micro ou se contente-t-il de son 1er appel ?

→ Le 1er adhâne est suffisant et il n’y a pas besoin de le refaire, car autour il y a des autres mosquées desquels les gens ont entendu l’appel. Mais si la mosquée est la seule et qu’il n’y en a pas d’autres alors il recommence, afin que les gens sache que l’heure de la prière est entrée.


- Est-ce que cela pose un problème que le mou-addhine récite à haute voix dans le micro la dou’â qui se dit après al adhâne ?

→ Oui car si le mou-addhine fait cela, c’est comme si cette dou’â fait partie d’al adhâne. De plus ceci n’était pas connu à l’époque du prophète عليه الصلاة والسلام  et des califes biens guidés, donc cela fait partie des innovations desquelles il a mis en garde. Et même si quelqu’un dit : « Mon but est l’enseignement afin que les gens sachent que ce dhikr est légiféré », nous lui disons : « L’enseignement est possible après que tu termine la prière et que les gens soit présents, alors tu les informe de ceci et même en utilisant le micro, tu leur dis qu’il est bien après al adhâne de dire ceci et cela, mais tu ne le fais pas apparaître dans al adhâne de sorte que quelqu’un pense qu’il en fait partie, ceci fait partie des innovations.


- Que dire du rajout « innaka lâ toukhlifoul mî’âd » dans le dhikr qui se dit après al adhâne ?

→ Cet ajout est un sujet de divergence entres les savants du hadith :
            - Certains ont dit qu’elle n’est pas authentique car la plupart des rapporteurs de ce hadith n’ont pas rapporté cette parole (« choudhoûdh »). Et il ne convient pas à cet  endroit qu’elle ne soit pas citée, car c’est un endroit de dou’â et de louange, et ce qui est de ce genre il n’est pas permis de ne pas le citer car c’est une parole avec laquelle on adore Allah.
            - D’autres savants ont dit que sa chaîne de transmission est authentique et qu’on la dit et qu’elle ne contredit pas les autres paroles ; et parmi ceux qui l’ont authentifié il y a cheikh ‘Abdel ‘Azize Ibnou baz qui a dit : « Sa chaîne est authentique car Al Bayhaqiy l’a rapporté avec une chaîne de transmission authentique ».


- Quel est le jugement du fait de sortir de la mosquée après al adhâne ?

→ Abou Hourayra (ra) a vu un homme sortie de la mosquée après al adhâne, alors il a dit : « Quant à celui-ci, il a désobéi à Aboul Qâcim عليه الصلاة والسلام ». Et la règle de base concernant la désobéissance c’est l’interdiction (« attahrîm »). Allah a dit :
 وَمَنْ يَعْصِ اللَّهَ وَرَسُولَهُ فَقَدْ ضَلَّ ضَلالا مُبِينًا → « Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s'est égaré certes, d'un égarement évident ».
Ainsi les savants ont dit qu’il est interdit de sortir de la mosquée après al adhâne, sauf à cause d’une excuse valable comme le fait de faire les ablutions puis revenir, mais s’il craint de rater la prière en groupe il ne sort pas s’il n’a pas une envie pressante d’accomplir ses besoins. Mais s’il a une envie pressante d’accomplir ses besoins qu’il sorte même s’il rate la prière en groupe, d’après la parole du prophète عليه الصلاة والسلام :  ‏لَا صَلَاةَ بِحَضْرَةِ الطَّعَامِ وَلَا هُوَ يُدَافِعُهُ ‏ ‏الْأَخْبَثَانِ → « Pas de prière lorsque la nourriture est posée, et ni lorsqu’on est poussé par les besoins ».
Donc si quelqu’un attend la prière puis il a une envie pressante d’accomplir d’uriner ou d’aller à la selle ou de faire un gaz, il n’y a pas de mal à ce qu’il aille accomplir ses besoins puis qu’il revienne, si il a atteint le groupe c’est bien, et s’il ne l’a pas atteint il n’y a pas de gêne pour lui.


- Est-il permis de sortir de la mosquée après al adhâne pour quelque chose d’obligatoire comme le fait de réveiller quelqu’un qui dort ?

→ Le fait de sortir de la mosquée après al adhâne pour une excuse ne comporte pas de mal, comme pour le fait de réveiller quelqu’un qui dort ou autre chose de semblable, à condition de revenir avant al iqâmah ; et dans le même genre il y a le cas où son père lui a dit de sortir pour un besoin et qu’il est possible pour lui de revenir avant de rater la prière en groupe.


- Quelle est la règle concernant le fait de répéter al iqâmah ?

→ Concernant le fait de répéter al iqâmah il y a un hadith rapporté par Abî Dâwoûd, mais il est faible et donc ne peut servir d’argument. Et donc l’avis le plus juste est qu’on ne le répète pas.


- On entend de certaine personne après al iqâmah la parole : « aqâmahallahou wa adâmahâ », quel est le jugement de cela ?

→ Il est rapporté dans un hadith que lorsque le mou-addhine disait « qad qâmatissalâh » le prophèteعليه الصلاة والسلام disait « aqâmahallahou wa adâmahâ ». Mais ce hadith est faible et ne sert pas d’argument.


- Quel est le jugement du fait de faire al adhâne sans être dirigé vers la qibla ?

→ Le fait d’être dirigé vers la qibla en faisant al adhâne est une sounna et non une condition de validité d’al adhâne. Et donc si le mou-addhine fait al adhâne alors que son visage est vers la droite ou la gauche, face ou dos à la qibla, ce adhâne est valable. Mais il ne convient pas de faire cela car ala adhâne est un dhikr et une dou’â et un appel à la prière, et donc ce qui convient c’est d’y être dirigé vers la qibla.


- Quel est le jugement du fait de faire al adhâne sans les ablutions ?

→ Ce adhâne est valable mais le mieux est de le faire en ayant les ablutions, car al adhâne est une évocation d’Allah, et pour toute évocation d’Allah il est mieux d’avoir les ablutions.
Mais les savants ont même dit que si le mou-addhine fait al adhâne alors qu’il est en état de grande souillure (« djanâbah »), alors son adhâne est valable. Mais certains savants ont dit que c’est déconseillé (« makroûh ») en disant : « le adhâne du djounoub est makroûh tant qu’il n’a pas fait le ghousl (lavage du corps) ».


- Les femmes qui prient en groupe font-elle al iqâmah ?

→ Cette question est un point de divergence entres les savants, est-ce qu’al iqâmah est légiférée pour un groupe de femme ou non, et le plus proche c’est qu’elle est légiférée car c’est une annonce du début de la prière, et à chaque fois qu’elles prient en groupe elles ont besoin d’une annonce pour le début de la prière.


- Quel est le jugement concernant la parole des prieurs « lâ ilâha illallâh » après al iqâmah, c-a-d après que le mou-addhine ait dit dans al iqâmah « lâ ilâha illallâh » ?

→ Certains savants sont d’avis qu’on répète al iqâmah comme on le fait pour al adhâne, c-a-d que lorsque le mouqîm dit « Allahou akbar Allahou akbar » ont dit « Allahou akbar Allahou akbar » … et lorsqu’il dit « qad qâmatissalâtou qad qâmatissalâh » on dit « aqâmahallahou wa adâmahâ » … et lorsqu’il dit « lâ ilâha illallâh » on dit « lâ ilâha illallâh », et donc en se basant sur cette avis ont dirais « lâ ilâha illallâh » après le mouqîm.
Et d’autres savants sont d’avis qu’on ne répète pas après al iqâmah car le hadith concernant ce point est discutable au niveau de son authenticité, et donc en se basant là-dessus on ne dit pas « lâ ilâha illallâh » après que le mouqîm ait dit « lâ ilâha illallâh ».

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