Mouhammad Nasirud dîn Albanî- Rahimahul lah
« S’ils sont voyageurs et s’arrêtent en un endroit et qu’on entre dans le temps de la première prière, celle de Dhuhr, la sunna consiste à ce qu’ils regroupent les prières du Dhuhr et ‘Asr, en avançant l’accomplissement du ‘Asr à l’heure du Dhuhr.
Et si au contraire ils continuent à se déplacer lorsqu’arrive le Dhuhr et poursuivent leur chemin jusqu’à entrer dans le temps du ‘Asr, ils doivent alors s’arrêter et accomplir [dans cet ordre] les prières du Dhuhr et ‘Asr en ayant repoussé l’accomplissement du Dhuhr au temps du ‘Asr.
En résumé, s’ils sont arrêtés à l’heure du Dhuhr, ils regroupent les deux prières en avançant l’accomplissement du ‘Asr, sinon, ils regroupent à l’heure du ‘Asr en repoussant l’accomplissement du Dhuhr.
De même, il leur est obligatoire d’accomplir ces prières en deux raka’at et non en quatre raka’at, car cela est une obligation et non une permission, et c’est là l’avis des savants le plus authentique […] Ceci au contraire du regroupement des prières qui est une permission, en ce sens qu’il leur est permis d’accomplir en voyage chaque prière à son heure.
Mais le plus aimé auprès d’Allah est qu’on accepte Ses permissions, comme le dit le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) :
« Allah aime qu’on prenne Ses permissions, comme Il aime qu’on accomplisse Ses obligations. » et dans un autre hadith :
« Allah aime qu’on prenne Ses permissions, comme Il déteste qu’on Lui désobéisse. »
Il est donc meilleur de regrouper les deux prières, surtout s’il y a une quelconque forme de difficulté (à accomplir chaque prière à son heure). Le musulman ne doit pas se détourner des permissions d’Allah, car cela cache une forme secrète de fierté et d’orgueil face à la permission d’Allah comme l’a montré le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) lorsqu’un homme l’interrogea en lui rappelant la Parole d’Allah :
« Ce n’est pas un péché pour vous de raccourcir la prière, si vous craignez que les mécréants ne vous causent du tort » et il lui dit : « Ô Messager d’Allah ! Pourquoi raccourcissons-nous la prière alors que nous sommes en sécurité ? Alors que notre Seigneur dit : « si vous craignez que les mécréants ne vous causent du tort » Le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) dit : « C’est une aumône qu’Allah vous fait, acceptez donc l’aumône d’Allah. »
Est-il permis à l’esclave de refuser l’aumône de son maître, alors qu’Allah est le Maître des maîtres comme l’a montré le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) lorsqu’un homme lui dit :
« Tu es notre maître. » Il répondit : « Le vrai Maître est Allah. »
Si l’esclave ne peut refuser le don de son maître alors qu’il est une créature comme lui, alors comment refuser le don du Créateur. Ainsi, puisque nous connaissons maintenant la différence entre l’obligation de raccourcir les prières et la permission de les regrouper, il ne faut pas négliger cette permission et l’accepter en remerciant Allah pour Sa bonté envers nous.
En résumé : le raccourcissement est obligatoire et le regroupement est recommandé.
- De même, on accomplit pour les deux prières regroupées un seul adhân et deux iqâmah. On n’accomplit pas l’adhân pour chaque prière mais un seul [avant la première prière], et avant chaque prière un iqâmah, c’est là la chose la plus authentique qui ait été rapporté du Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam), comme dans la description du pèlerinage d’adieu qu’a fait Jâbir Ibn ‘Abdillah Al-Ansârî. Je dis cela car il y a d’autres versions, y compris dans les recueils de hadiths authentiques (Al-Bukhârî et Muslim) disant que lorsque le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) regroupa les prières à Minâ, il y eut deux adhân et deux iqâmah, mais dans le lexique des spécialistes du hadith, on dit que la mention des deux adhân n’est pas ce qui est transmis par la majorité des rapporteurs qui est un seul adhân pour les deux prières et un iqâmah pour chaque prière.
- Dès que l’on a accomplit la première prière, on se lève pour accomplir l’iqâmah de la deuxième prière, sans espacement par la récitation de formules d’évocation et encore moins par l’accomplissement de prières surérogatoires car celles-ci cessent lors du voyage.
Les prières qu’il est légiféré d’accomplir avant et après la prière, comme pour la prière du Dhuhr par exemple, toutes ces prières surérogatoires cessent, sauf pour deux d’entre elles : la prière surérogatoire du Fajr et celle du Witr, comme le dit ‘Âishah :
« Le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) ne délaissait jamais ces deux raka’at (surérogatoires du Fajr) qu’il soit voyageur ou résident. », ce qui montre l’importance de ces deux raka’at. Cela est appuyé par la parole du Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) : « Les deux raka’at [surérogatoires] de l’aube sont meilleures que ce monde et tout ce qu’il contient. » c’est pourquoi le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) les accomplissait même en voyage.
De même pour les deux raka’at du Witr que le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) accomplissait également en voyage, même en chevauchant sa monture lorsqu’il ne pouvait s’arrêter pour les accomplir au sol.
Ainsi, lorsqu’ils ont terminé la première prière et qu’on prononce l’iqamah de la deuxième, il n’y a pas d’espacement ni par des formules d’évocation ni par des prières surérogatoires.
- Ensuite, lorsqu’ils ont accompli la deuxième prière, on ne trouve rien dans la Sunna nous empêchant de prononcer les formules d’évocation connues après les prières à toute heure, mais il n’y a pas d’espacement dans l’accomplissement des deux prières obligatoires. »
QUESTION 2 :
Quelle est la limite (de temps) permettant le raccourcissement de la prière ?
REPONSE 2 :
« Tu veux dire pendant le voyage ?
On ne trouve ni dans le Coran ni dans la Sunna de limites de distances ou de temps. Nous pouvons tous lire dans le Coran la manière dont Allah expose une question liée aux jeûneurs
« Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage devra jeûner plus tard un nombre égal de jours. » (Al-Baqarah, 184)
Ce qui nous intéresse ici dans ce verset est qu’Allah dit : «Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage ». Ainsi, de la même manière qu’Il n’a pas donné de limites à la maladie, Il n’a pas fixé non plus de limites au voyage.
C’est pourquoi toute personne quittant la ville où elle réside devient voyageuse, car le voyage est lié au fait de sortir de la ville. Si quelqu’un quitte sa ville avec l’intention de voyager, il devient voyageur, qu’il parcourt une courte ou longue distance. Ce qui va déterminer ce qu’est un voyage est l’usage et la langue, et non la distance que la plupart des gens ignorent. C’est cet avis qu’il faut prendre en compte et ne pas troubler les esprits en fixant des distances pour délimiter le voyage, car on ne trouve rien de cela dans le Coran ou la Sunna […]
[Arrivée à destination, tout dépend de son intention] soit cet individu veut s’installer [temporairement ou définitivement] à cet endroit, soit il ne veut pas s’y fixer. S’il veut s’y installer il n’est plus voyageur et doit appliquer les règles du résident, mais s’il ne veut pas s’installer en ce lieu il reste voyageur et les règles du voyage s’appliquent comme la permission de rompre le jeûne pendant Ramadan, de regrouper les prières connues, l’obligation de raccourcir les prières, et d’autres choses encore.
Mais il faut prêter attention à un point que nos pieux prédécesseurs ont pris en considération. Ils ne disaient pas d’un homme qui s’installait (pour un temps) en un lieu qu’il n’était plus pour autant voyageur, mais ils utilisaient des termes plus précis que le fait de dire : « il a l’intention de s’installer. » Ainsi, ils disaient : « Il s’est décidé (Ajma’a) à s’installer. », c’est pourquoi je dis en suivant leur exemple : le voyageur qui arrive dans une ville et se décide à s’y installer (temporairement), devient résident, mais s’il ne se décide pas à s’y installer, il reste voyageur. Il peut donc se décider à s’installer (ce que l’on peut facilement concevoir) ou au contraire « ne pas se décider à s’installer »
mais comment cela se manifeste-t-il concrètement ? Nous disons : celui qui arrive dans une ville pour y réaliser une affaire (ou accomplir une tâche, etc) et se décide à s’installer et ainsi se repose et se met au calme, devient résident. Mais s’il se dit : demain je repars, après-demain je repars, en raison des incertitudes qui pèsent sur le chemin qu’il doit emprunter, alors il ne s’est pas décider à s’installer, il hésite dans son intention, si bien qu’il reste voyageur dans cette situation, même si elle dure plusieurs mois.
Ainsi, on rapporte authentiquement que lorsque Ibn ‘Umar est parti livrer une bataille, après la mort du Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam), aux environs de Khurâsân (aujourd’hui au Nord-Est de l’Iran), ils furent pris dans la neige et ils établirent un campement où ils raccourcirent la prière pendant six mois, jusqu’à ce que le chemin se libère et qu’ils puissent retourner chez eux.
Voilà ce que l’on peut dire sur le voyage et ses limites, et en résumé il n’y a aucune preuve ni dans le Coran ni dans la Sunna venant délimiter le temps du voyage ou de l’installation, et tout ce qui a pu être rapporté en ce sens doit être interprété en fonction de l’intention qu’ont eu [le Prophète ou les compagnons de s’installer ou non]. »
« Le voyageur reste voyageur tant qu’il n’a pas une des deux intentions suivantes :
1_ s’installer définitivement.
2_ s’installer temporairement. »
« La différence est que dans le premier cas, le voyageur s’installe définitivement et fait de cette ville sa résidence principale. Alors que dans le deuxième cas, il arrive dans une ville et constate qu’il y a beaucoup à faire ou que c’est un bon endroit pour rechercher la science. Il a donc l’intention d’y rester sans pour autant délimiter cela par un temps ou une tâche. Mais son intention est de s’installer (pour un temps) car la ville lui plait, soit par la science qu’on y trouve, soit pour la vivacité de son commerce, ou encore parce qu’il est fonctionnaire d’état comme le sont les ambassadeurs. La base dans ce cas est que cet individu n’est plus voyageur, car il a eu l’intention de s’installer, ainsi les règles du voyageur ne s’appliquent plus à lui. »
Maintenant qu’en est-il si l’on sait combien de temps on va séjourner dans une ville, ou si l’on sait que ce séjour va durer ? Pour certains savants, les règles du voyage ne s’appliquent plus après quatre jours, pour d’autres après vingt jours, et au contraire d’autres sont d’avis que malgré tout les règles du voyage demeurent même si on reste au même endroit pendant des années. Alors qu’en est-il ?
QUESTION:
Un groupe d’étudiants venus passer leurs examens à Amman pour une durée de dix jours, devaient-ils être considérés comme voyageurs ou résidents ?
REPONSE
« Ce que nous voulons montrer est que cette limite (de quatre jours fixés par certains savants) n’a aucune valeur. Un homme arrive dans une ville et veut y passer cinq jours, cela n’en fait pas pour autant un résident, il est toujours en voyage. Tant qu’il est comme Allah dit :
« Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage » alors il ne cesse d’être voyageur et les règles du voyage s’appliquent à lui.
Si ce groupe (d’étudiants) vient jusqu’ici et que de nos jours l’usage répandu chez les gens fait de ce trajet un voyage, et qu’ils vont retourner chez eux, alors ils sont voyageurs, sauf s’ils veulent s’installer ici sans vouloir repartir d’où ils sont venus.
En résumé, il n’y a aucune preuve pour montrer que celui qui a l’intention de rester plus de quatre jours devient résident, même s’il est toujours en voyage. »
QUESTION:
ceux qui partent étudier plusieurs années à l’étranger, et pour lesquels certains savants appliquent une analogie avec le récit de Ibn ‘Umar qui raccourcit la prière pendant six mois, lorsqu’il fut pris dans la neige :
REPONSE:
« Peut on comparer cela (le récit de Ibn ‘Umar) avec ce que nous entendons de certains savants de nos jours qui disent à propos de certains étudiants qui voyagent d’un pays à un autre, qu’il s’agisse d’un pays d’islam ou de mécréance, pour leurs études ?
Un étudiant quitte par exemple un pays arabe pour se rendre aux USA ou en Europe afin d’y demeurer plusieurs longues années, quatre voire plus. Ces savants disent qu’il est voyageur. Comment serait-il voyageur.
Nous disons : la parole d’Allah « Quiconque d’entre vous est [..] en voyage » s’applique-t-elle à lui ? Non, jamais ! C’est un résident, même en considérant que lorsqu’il est arrivé dans ce pays, il n’avait pas l’intention de s’installer. Mais en vérité, il voulait s’installer, ne serait-ce que le temps des études. Puis lorsque vient le temps de visiter son pays pendant les vacances, il le fait, sinon il n’y revient pas.
La question est donc très subtile, mais si l’étudiant en science médite sur ce point, il verra si Allah le veut qu’en fait elle est très claire. »
Le shaykh Al-Albânî explique bien en d’autres endroits qu’Allah a légiféré les règles du voyage d’une manière très précise, Il dit : « Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage » et Il n’a pas dit : « Quiconque d’entre vous est malade ou voyageur », il y a là une grande nuance dans l’emploi des termes et cela change tout dans l’application des règles.
Ainsi, on peut être « voyageur » tout en s’établissant un temps (court ou long) quelque part. Pour que les règles du voyage s’appliquent, il ne suffit pas d’être « voyageur », mais il faut être en voyage, donc « sur le départ », et ne pas avoir l’intention de s’installer et de rester.
***le premier groupe d’étudiants est venu un court moment à Amman pour passer des examens, sans avoir l’intention de s’y établir mais uniquement pour accomplir le but de leur voyage.
***Dans le deuxième cas, ces autres étudiants partent aussi pour accomplir un objectif, mais cela implique nécessairement qu’ils s’installent et s’établissent à un endroit, vivants ainsi à la manière des résidents.
wallahu ‘alam
Quelle est la limite (de temps) permettant le raccourcissement de la prière ?
REPONSE 2 :
« Tu veux dire pendant le voyage ?
On ne trouve ni dans le Coran ni dans la Sunna de limites de distances ou de temps. Nous pouvons tous lire dans le Coran la manière dont Allah expose une question liée aux jeûneurs
« Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage devra jeûner plus tard un nombre égal de jours. » (Al-Baqarah, 184)
Ce qui nous intéresse ici dans ce verset est qu’Allah dit : «Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage ». Ainsi, de la même manière qu’Il n’a pas donné de limites à la maladie, Il n’a pas fixé non plus de limites au voyage.
C’est pourquoi toute personne quittant la ville où elle réside devient voyageuse, car le voyage est lié au fait de sortir de la ville. Si quelqu’un quitte sa ville avec l’intention de voyager, il devient voyageur, qu’il parcourt une courte ou longue distance. Ce qui va déterminer ce qu’est un voyage est l’usage et la langue, et non la distance que la plupart des gens ignorent. C’est cet avis qu’il faut prendre en compte et ne pas troubler les esprits en fixant des distances pour délimiter le voyage, car on ne trouve rien de cela dans le Coran ou la Sunna […]
[Arrivée à destination, tout dépend de son intention] soit cet individu veut s’installer [temporairement ou définitivement] à cet endroit, soit il ne veut pas s’y fixer. S’il veut s’y installer il n’est plus voyageur et doit appliquer les règles du résident, mais s’il ne veut pas s’installer en ce lieu il reste voyageur et les règles du voyage s’appliquent comme la permission de rompre le jeûne pendant Ramadan, de regrouper les prières connues, l’obligation de raccourcir les prières, et d’autres choses encore.
Mais il faut prêter attention à un point que nos pieux prédécesseurs ont pris en considération. Ils ne disaient pas d’un homme qui s’installait (pour un temps) en un lieu qu’il n’était plus pour autant voyageur, mais ils utilisaient des termes plus précis que le fait de dire : « il a l’intention de s’installer. » Ainsi, ils disaient : « Il s’est décidé (Ajma’a) à s’installer. », c’est pourquoi je dis en suivant leur exemple : le voyageur qui arrive dans une ville et se décide à s’y installer (temporairement), devient résident, mais s’il ne se décide pas à s’y installer, il reste voyageur. Il peut donc se décider à s’installer (ce que l’on peut facilement concevoir) ou au contraire « ne pas se décider à s’installer »
mais comment cela se manifeste-t-il concrètement ? Nous disons : celui qui arrive dans une ville pour y réaliser une affaire (ou accomplir une tâche, etc) et se décide à s’installer et ainsi se repose et se met au calme, devient résident. Mais s’il se dit : demain je repars, après-demain je repars, en raison des incertitudes qui pèsent sur le chemin qu’il doit emprunter, alors il ne s’est pas décider à s’installer, il hésite dans son intention, si bien qu’il reste voyageur dans cette situation, même si elle dure plusieurs mois.
Ainsi, on rapporte authentiquement que lorsque Ibn ‘Umar est parti livrer une bataille, après la mort du Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam), aux environs de Khurâsân (aujourd’hui au Nord-Est de l’Iran), ils furent pris dans la neige et ils établirent un campement où ils raccourcirent la prière pendant six mois, jusqu’à ce que le chemin se libère et qu’ils puissent retourner chez eux.
Voilà ce que l’on peut dire sur le voyage et ses limites, et en résumé il n’y a aucune preuve ni dans le Coran ni dans la Sunna venant délimiter le temps du voyage ou de l’installation, et tout ce qui a pu être rapporté en ce sens doit être interprété en fonction de l’intention qu’ont eu [le Prophète ou les compagnons de s’installer ou non]. »
FATWA DE SHAYKH AL 'UTHEYMEEN
« Le voyageur reste voyageur tant qu’il n’a pas une des deux intentions suivantes :
1_ s’installer définitivement.
2_ s’installer temporairement. »
« La différence est que dans le premier cas, le voyageur s’installe définitivement et fait de cette ville sa résidence principale. Alors que dans le deuxième cas, il arrive dans une ville et constate qu’il y a beaucoup à faire ou que c’est un bon endroit pour rechercher la science. Il a donc l’intention d’y rester sans pour autant délimiter cela par un temps ou une tâche. Mais son intention est de s’installer (pour un temps) car la ville lui plait, soit par la science qu’on y trouve, soit pour la vivacité de son commerce, ou encore parce qu’il est fonctionnaire d’état comme le sont les ambassadeurs. La base dans ce cas est que cet individu n’est plus voyageur, car il a eu l’intention de s’installer, ainsi les règles du voyageur ne s’appliquent plus à lui. »
(Sharh Al-Mumti’, 2/255).
Maintenant qu’en est-il si l’on sait combien de temps on va séjourner dans une ville, ou si l’on sait que ce séjour va durer ? Pour certains savants, les règles du voyage ne s’appliquent plus après quatre jours, pour d’autres après vingt jours, et au contraire d’autres sont d’avis que malgré tout les règles du voyage demeurent même si on reste au même endroit pendant des années. Alors qu’en est-il ?
FATWA DE ALBANÎ
QUESTION:
Un groupe d’étudiants venus passer leurs examens à Amman pour une durée de dix jours, devaient-ils être considérés comme voyageurs ou résidents ?
REPONSE
« Ce que nous voulons montrer est que cette limite (de quatre jours fixés par certains savants) n’a aucune valeur. Un homme arrive dans une ville et veut y passer cinq jours, cela n’en fait pas pour autant un résident, il est toujours en voyage. Tant qu’il est comme Allah dit :
« Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage » alors il ne cesse d’être voyageur et les règles du voyage s’appliquent à lui.
Si ce groupe (d’étudiants) vient jusqu’ici et que de nos jours l’usage répandu chez les gens fait de ce trajet un voyage, et qu’ils vont retourner chez eux, alors ils sont voyageurs, sauf s’ils veulent s’installer ici sans vouloir repartir d’où ils sont venus.
En résumé, il n’y a aucune preuve pour montrer que celui qui a l’intention de rester plus de quatre jours devient résident, même s’il est toujours en voyage. »
QUESTION:
ceux qui partent étudier plusieurs années à l’étranger, et pour lesquels certains savants appliquent une analogie avec le récit de Ibn ‘Umar qui raccourcit la prière pendant six mois, lorsqu’il fut pris dans la neige :
REPONSE:
« Peut on comparer cela (le récit de Ibn ‘Umar) avec ce que nous entendons de certains savants de nos jours qui disent à propos de certains étudiants qui voyagent d’un pays à un autre, qu’il s’agisse d’un pays d’islam ou de mécréance, pour leurs études ?
Un étudiant quitte par exemple un pays arabe pour se rendre aux USA ou en Europe afin d’y demeurer plusieurs longues années, quatre voire plus. Ces savants disent qu’il est voyageur. Comment serait-il voyageur.
Nous disons : la parole d’Allah « Quiconque d’entre vous est [..] en voyage » s’applique-t-elle à lui ? Non, jamais ! C’est un résident, même en considérant que lorsqu’il est arrivé dans ce pays, il n’avait pas l’intention de s’installer. Mais en vérité, il voulait s’installer, ne serait-ce que le temps des études. Puis lorsque vient le temps de visiter son pays pendant les vacances, il le fait, sinon il n’y revient pas.
La question est donc très subtile, mais si l’étudiant en science médite sur ce point, il verra si Allah le veut qu’en fait elle est très claire. »
Le shaykh Al-Albânî explique bien en d’autres endroits qu’Allah a légiféré les règles du voyage d’une manière très précise, Il dit : « Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage » et Il n’a pas dit : « Quiconque d’entre vous est malade ou voyageur », il y a là une grande nuance dans l’emploi des termes et cela change tout dans l’application des règles.
Ainsi, on peut être « voyageur » tout en s’établissant un temps (court ou long) quelque part. Pour que les règles du voyage s’appliquent, il ne suffit pas d’être « voyageur », mais il faut être en voyage, donc « sur le départ », et ne pas avoir l’intention de s’installer et de rester.
***le premier groupe d’étudiants est venu un court moment à Amman pour passer des examens, sans avoir l’intention de s’y établir mais uniquement pour accomplir le but de leur voyage.
***Dans le deuxième cas, ces autres étudiants partent aussi pour accomplir un objectif, mais cela implique nécessairement qu’ils s’installent et s’établissent à un endroit, vivants ainsi à la manière des résidents.
wallahu ‘alam
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