Hadith 138 (cheikh Al Fawzane) :
On rapporte d’Ibni ‘Omar - رضي اللّه تعالى عنهما - que le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « Ach-chafaq c’est la lueur rouge » [Hadîth rapporté par Ad-dâraqoutnî, qualifié d’authentique par Ibnou Khouzayma mais qualifié de suspendu].
وَعَنِ ابْنِ عُمَرَ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُمَا ; عَنِ النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم قَالَ: « اَلشَّفَقُ الْحُمْرَةُ » رَوَاهُ الدَّارَقُطْنِيُّ وَصَحَّحَ ابْنُ خُزَيْمَةَ وَغَيْرُهُ وَقْفَهُ
Ce hadith est venu de 2 voies : une remontant au Prophète عليه الصلاة والسلام (« marfoû’ ») (et elle est faible) et une s’arrêtant à Ibni Omar (ra) (« mawqoûf ») (et c’elle-ci est authentique).
Ce hadith est un argument car Ibnou ‘Omar (ra) fait partie des spécialistes de la langue arabe et donc son explication du hadith sert de preuve, car il sait ce que veut dire ach-chafaq chez les arabes.
Ce hadith explique le premier hadith (n°129) donc ach-chafaq est la lueur rouge qui reste après le coucher du soleil, donc du côté de l’ouest.
Et donc la disparition de cette lueur est la fin du temps du maghrib et le début du temps du ‘ichâ. Et on ne prend pas en compte la lueur blanche qui reste après.
Hadith 139 :
On rapporte d’Ibn ‘Abbâs - رضي اللّه تعالى عنهما – qu’il a dit que le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « Le Fadjr est de 2 sortes : un fadjr qui interdit de manger et où il est permis de prier ; et un fadjr où il est interdit de faire la prière - c’est-à-dire la prière du soubh - et où il est permis de manger ».
[Hadîth rapporté par Ibn Khouzayma et Al-Hâkim qui l’ont qualifié d’authentique.
Al-Hâkim a également rapporté dans le Hadîth de Djâbir une version similaire mais il ajouta à propos de l’horaire pendant lequel il est interdit de manger : il s’étant largement à l’horizon ; et concernant l’autre Fadjr il a dit : il est comme la queue du loup].
وَعَنِ ابْنِ عَبَّاسٍ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُمَا قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم « اَلْفَجْرُ فَجْرَانِ: فَجْرٌ يُحَرِّمُ الطَّعَامَ وَتَحِلُّ فِيهِ الصَّلَاةُ, وَفَجْرٌ تَحْرُمُ فِيهِ الصَّلَاةُ - أَيْ: صَلَاةُ الصُّبْحِ - وَيَحِلَّ فِيهِ الطَّعَامُ » رَوَاهُ ابْنُ خُزَيْمَةَ, وَالْحَاكِمُ, وَصَحَّحَاهُ
وَلِلْحَاكِمِ مِنْ حَدِيثِ جَابِرٍ رضي الله عنه نَحْوُهُ, وَزَادَ فِي الَّذِي يُحَرِّمُ الطَّعَامَ: « إِنَّهُ يَذْهَبُ مُسْتَطِيلاً فِي الْأُفُقِ » وَفِي الْآخَرِ: « إِنَّهُ كَذَنَبِ السِّرْحَان »
1. la prière du fadjr n’est autorisée qu’à partir de l’aube (fadjr). Et la nourriture pour le jeûneur n’est interdite qu’à partir de l’aube. C’est même à partir de « l’apparition du fadjr » c’est-à-dire qu’il soit visible comme le dit Allah dans le verset :
الْخَيْطُ الأَبْيَضُ مِنَ الْخَيْطِ الأَسْوَدِ مِنَ الْفَجْرِ وَكُلُوا وَاشْرَبُوا حَتَّى يَتَبَيَّنَ لَكُمُ→ « mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l'aube du fil noir de la nuit ».
Et donc si c’est le moment de l’aube mais qu’il n’apparaît pas encore à la personne, il n’y a pas de mal si elle a mangé ou bu jusqu’à ce qu’il apparaisse.
2. le fadjr est de 2 sortes : un fadjr « sâdiq » (véridique) est un autre « kâdhib » (mensonger, menteur). Ces 2 fadjr possèdent 3 différences :
* 1ère différence : dans l’apparence, le véridique s’étend du nord au sud (donc il s’étend en largeur sur l’horizon) ; et le menteur s’étend de l’est à l’ouest (donc il s’étend en longueur) et est allongé comme un pilier.
* 2ème différence : le véridique, il n’y a pas entre lui et l’horizon d’obscurité et donc il est rattaché à l’horizon, la lumière s’allonge vers le haut ; le mensonger, il y entre lui et l’horizon de l’obscurité c-a-d que la lumière ne s’étend pas jusqu’à la fin de l’horizon.
* 3ème différence : le mensonger s’obscurcit après cela, alors que le véridique sa lumière s’intensifie jusqu’à ce que le soleil se lève
3. ce hadith montre que le prophète عليه الصلاة والسلام a montré à sa communauté en détail ce dont elle a besoin et l’a laissée sur un chemin blanc (clair) et propre, ne s’en égare que celui qui est voué à la perdition.
Hadith 140 (cheikh Al Fawzane) :
On rapporte d’Ibni Mas’oûd - رضي اللّه تعالى عنه - que le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « Le meilleur des actes est la prière faite au début de son heure ». [Hadîth rapporté par At-Tirmidhî et Al-Hâkim qui l’ont qualifié d’authentique. Et la version originale se trouve dans les deux Traditions Authentiques (Al-Boukhârî et Mouslim)].
وَعَنِ ابْنِ مَسْعُودٍ رضي الله عنه قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم « أَفْضَلُ الْأَعْمَالِ الصَّلَاةُ فِي أَوَّلِ وَقْتِهَا » رَوَاهُ التِّرْمِذِيُّ, وَالْحَاكِمُ. وَصَحَّحَاهُ .
وَأَصْلُهُ فِي "الصَّحِيحَيْنِ"
1. le mieux est d’effectuer la prière au début de son temps car c’est un empressement à l’obéissance d’Allah. De plus en l’effectuant au début de son temps on se décharge de l’obligation.
2. ce hadith montre que c’est la meilleure action. Mais il y a également d’autres ahadith qui montrent que d’autres actes sont les meilleures actions (comme la foi en Allah) et les savants ont répondu à cela, car il ne peut y avoir de contradictions entre les ahâdith du prophète عليه الصلاة والسلام :
- Pour le hadith concernant la foi en Allah : il s’agit ici de la meilleure action intérieure (du cœur) et la prière est la meilleure action extérieure (du corps)
- Pour le hadith concernant le djihad et celui concernant la sadaqa (l’aumône) : le Prophète
عليه الصلاة والسلام s’est adressé à chaque individu avec ce qui lui convenait c’est-à-dire ce qui lui convenait par rapport à ses compétences et ses capacités. Certains ont une grande compétence dans le djihad pour Allah et le combat donc pour eux c’est le djihad qui est la meilleure action. D’autres, Allah leur a donné des biens matériels et ils n’ont pas de grandes compétences dans le djihad, pour eux c’est la sadaqah qui est la meilleure action. Et certains n’ont ni des compétences dans le djihad ni des biens matériels, pour la meilleure action est la prière faite au début de son temps.
Donc le prophète عليه الصلاة والسلام s’est adressé à chaque individu avec ce qui lui convenait par rapport à ses compétences et ses capacités.
Donc le mérite change en fonction des gens et leurs compétences. Certains Allah leur a donné une compréhension dans le Coran et la sounna et l’apprentissage de la science, pour eux la meilleure action est l’apprentissage de la science et l’étude de la religion, afin qu’il exploite ses capacités pour être utile pour lui-même et pour les musulmans.
Donc si parmi les musulmans un sort pour le djihad, un autre s’investit dans la science, un autre dans la sadaqah, un autre dans les adorations, les intérêts vont se compléter. Alors que si tout le monde se dirige vers la même catégorie d’acte, les autres catégories vont s’arréter.
Ainsi Allah par Sa Sagesse a placé des compétences différentes dans les gens pour que tous les intérêts se complètent.
3. ce hadith ne concerne pas la prière de dhohr lorsqu’il fait très chaud, ni la prière du ‘icha qu’il est mieux de retarder. Car ce hadith est général, mais il est précisé par d’autres ahadith montrant la spécificité de la prière du dhohr lorsqu’il fait très chaud et la prière du ‘ichâ.
Hadith 141 (cheikh Al Fawzane) :
On rapporte d’Abî Mahdhoûra - رضي اللّه تعالى عنه - que le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « La première heure de la prière, c’est l’Agrément d’Allah ; le milieu de l’heure c’est la Miséricorde d’Allah ; et sa fin c’est le Pardon d’Allah ». [Hadîth rapporté par Addâraqoutnî dans une très faible chaîne de transmission. At-Tirmidhî a également rapporté dans le Hadîth d’Ibn ‘Omar une version semblable sans ajouter « le milieu », et il s’agit également d’un Hadîth qualifié de faible].
وَعَنْ أَبِي مَحْذُورَةَ رضي الله عنه أَنَّ النَّبِيَّ صلى الله عليه وسلم قَالَ: « أَوَّلُ الْوَقْتِ رِضْوَانُ اللَّهُ, وَأَوْسَطُهُ رَحْمَةُ اللَّهِ; وَآخِرُهُ عَفْوُ اللَّهِ » أَخْرَجَهُ الدَّارَقُطْنِيُّ بِسَنَدٍ ضَعِيفٍ جِدًّا.
وَلِلتِّرْمِذِيِّ مِنْ حَدِيثِ ابْنِ عُمَرَ نَحْوُهُ, دُونَ الْأَوْسَطِ, وَهُوَ ضَعِيفٌ أَيْضًا
Ce hadith est très faible mais il est soutenu par le précédent (140).
En effet ma meilleure chose que puisse atteindre le croyant est l’Agrément d’Allah comme le montre le Coran et la sounna. L’Agrément est meilleur que la Miséricorde, et la Miséricorde est meilleure que le Pardon (car le Pardon montre qu’il y a un manquement).
Hadith 142 :
On rapporte d’Ibni ‘Omar - رضي اللّه تعالى عنهما - que le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « Point de prière après l’aube sauf deux prosternations ».
[Hadîth rapporté par les cinq sauf An-Nasâ-î].
Dans la version de ‘Abdir-Razzâq on trouve : « Point de prière après l’arrivée de l’aube si ce n’est les deux rak’a du Fadjr (c-a-d les 2 rak’at précédent le fadjr)».
Ad-dâraqoutnî a rapporté une version similaire de ‘Amr ibni Al-‘Âs.
وَعَنِ ابْنِ عُمَرَ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُمَا أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم قَالَ: « لَا صَلَاةَ بَعْدَ الْفَجْرِ إِلَّا سَجْدَتَيْنِ » أَخْرَجَهُ الْخَمْسَةُ, إِلَّا النَّسَائِيَّ.
وَفِي رِوَايَةِ عَبْدِ الرَّزَّاقِ: « لَا صَلَاةَ بَعْدَ طُلُوعِ الْفَجْرِ إِلَّا رَكْعَتَيِ الْفَجْرِ ».
وَمِثْلُهُ لِلدَّارَقُطْنِيّ عَنِ ابْنِ عَمْرِوِ بْنِ الْعَاصِ .
- Après l’entrée du fadjr, il n’y a pas de prière légiférée jusqu’à l’iqâmah de la prière, à part celle des 2 rak’at avant le fadjr (sounatal fadjr) ; ou également la prière de la salutation de la mosquée si on entre dans la mosquée.
Et si quelqu’un entre dans la mosquée alors qu’il n’a pas encore prié la râtibah du fadjr (les 2 rak’at qui se font avant le fadjr) et que les gens n’ont pas encore prié, il peut :
- soit prier la râtbah uniquement et à ce moment il aura accompli son devoir concernant les 2 rak’at de salutation de la mosquée
- soit prier 2 rak’at en mettant l’intention des 2 prières (la râtbah et la prière de salutation de la mosquée)
- soit prier les 2 rak’at de salutation de la mosquée, puis les 2 rak’at de râtibah, s’il sait qu’il aura assez de temps
Et s’il prie 2 rak’at en mettant l’intention que c’est uniquement la prière de salutation de la mosquée, alors il n’a pas prié la râtibah du fadjr.
- Donc il n’est pas interdit de prier entre la sounna du fadjr et la prière du fadjr car l’interdiction de prier après le fadjr dans les ahadiths précédents concerne le fait de prier après la prière du fadjr et non après l’entrée du fadjr (de même pour le ‘asr).
Hadith 143 :
On rapporte d’Oummou Salamah - رضي اللّه تعالى عنها – qu’elle a dit : le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a fait la prière du ‘Asr puis il entra dans ma demeure et priat deux rak’at. Alors je l’ai interrogé et il me répondit : « J’ai été occupé et n’ai pas accompli les deux rak’a après le Dhouhr, alors, je les ai priée maintenant ». Je lui dis : « Les prie-t-on si elles sont passées ? ». Il répondit : « Non ».
[Hadîth rapporté par Ahmed]. Aboû Dâwoûd a également rapporté de ‘Aisha un Hadîth de même sens.
وَعَنْ أَمِ سَلَمَةَ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهَا قَالَتْ : « صَلَّى رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم الْعَصْرَ, ثُمَّ دَخَلَ بَيْتِي, فَصَلَّى رَكْعَتَيْنِ, فَسَأَلْتُهُ, فَقَالَ : "شُغِلْتُ عَنْ رَكْعَتَيْنِ بَعْدَ الظُّهْرِ, فَصَلَّيْتُهُمَا الْآنَ", قُلْتُ : أَفَنَقْضِيهِمَا إِذَا فَاتَتْنَا ؟ قَالَ: "لَا" » أَخْرَجَهُ أَحْمَدُ.
وَلِأَبِي دَاوُدَ عَنْ عَائِشَةَ بِمَعْنَاهُ.
- Ce hadith montre que si quelqu’un n’a pas pu effectuer la « râtiba » (prière sounna liée à la prière obligatoire) à cause d’une occupation, il la rattrape lorsque cette occupation se termine.
Si quelqu’un n’a pu effectuer la sounna du dhohr qui se fait avant, il la rattrape après la prière du dhohr.
Et lorsque le prophète عليه الصلاة والسلام a répondu « non » à Oummou Salamah (ra), ce qui est visé ici c’est le rattrapage après le ‘asr car c’est un temps interdit et donc on la reporte après le coucher du soleil lorsque le temps interdit est passé.
- Par contre, pour la sounna du fadjr, il n’y a pas de mal à la faire directement après le fadjr (malgré que c’est un temps interdit) si on n’a pas pu l’effectuer avant, car la différence ici est que la sounna que l’on rattrape (pour le fadjr) est celle de la prière qui vient d’être effectuée alors que dans le hadith ici il s’agit de la sounna de la prière précédente (dhohr).
· Certains savants disent qu’il faut dans le cas du fadjr retarder la sounna jusqu’à après le lever du soleil c’est-à-dire le temps du douhâ car c’est un temps interdit
→ On a le choix entre les 2, mais le mieux est de la retarder au temps du douhâ.
jeudi 23 septembre 2010
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