lundi 19 janvier 2009

SUITE ET FIN LA SOUILLURE

Fin du chapitre la souillure et comment l'enlever

Hadith 25 :

On rapporte de ‘Âicha - رضي اللّه تعالى عنها - qu’elle a dit : « Le Prophète - صلى الله عليه و سلم - lavait le sperme puis il allait prier avec cet habit alors que j’y apercevais les traces du lavage ». [Hadîth rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim].Mouslim ajouta : « … Je le frottais fortement de l’habit du Prophète - صلى الله عليه و سلم -. Ensuite, il priait avec - صلى الله عليه و سلم - ». Dans une autre version, Mouslim ajouta : « Je grattais le sperme sec sur son habit avec mes ongles. »

- وَعَنْ عَائِشَةَ - رَضِيَ الله تعالى عَنْهَا -, قَالَتْ : « كَانَ رَسُولُ الله - صلى الله عليه و سلم - يَغْسِلُ اَلْمَنِيَّ, ثُمَّ يَخْرُجُ إِلَى الصَّلاةِ فِي ذَلِكَ اَلثَّوْبِ, وَأَنَا أَنْظُرُ إِلَى أَثَرِ اَلْغَسْلِ فِيهِ ». [مُتَّفَقٌ عَلَيْه]
وَلِمُسْلِمٍ : « لَقَدْ كُنْتُ أَفْرُكُهُ مِنْ ثَوْبٍ رَسُولِ اللهِ فَرْكًا, فَيُصَلِّي فِيهِ ». وَفِي لَفْظٍ لَهُ : « لَقَدْ كُنْتُ أَحُكُّهُ يَابِسًا بِظُفُرِي مِنْ ثَوْبِهِ ».

1. il est permis de dire clairement (directement) ce qu’il est honteux (par pudeur) d’évoquer, quand on en a besoin car ‘aicha (ra) a dit « le prophète عليه الصلاة والسلام lavait le sperme »

2. il y a le « houkm » (règle) du « maniy » (sperme) qui est le liquide qui sort de l’homme avec éjaculation et plaisir et à partir duquel est créé l’être humain : ce liquide est pur ; si on le lave lorsqu’il est liquide ou qu’on le gratte lorsqu’il est sec, ceci est mieux (par pudeur), mais sinon il n’y pas de problème à le laisser sur le vêtement : en effet le prophète عليه الصلاة والسلام n’a pas ordonné de le laver et parfois il ne le lavait pas non plus

3. les savants ont dit qu’il y a 4 liquides qui sortent de l’homme :

1). L’urine : elle est impure
- si elle est sur le sol, il suffit de verser de l’eau dessus
- si elle est sur un vêtement on lave l’endroit (c-a-d qu’on verse de l’eau dessus de façon que cela s’égoutte du vêtement et on frotte et on essore) 2 ou 3 fois jusqu’à ce que disparaisse la trace
- si elle est sur un récipient c’est la même chose ; dans ces 2 derniers cas il n’y a pas un nombre précis de lavages mais en général il faut au moins 3 lavages

2). Al madhiy (le liquide séminal) : c’est un liquide fin qui sort après une envie (chahwah) c-a-d qu’après l’envie on sent une humidité (mais on ne le sent pas sortir) : ce liquide est entre l’urine (impure) et le maniy (pur), donc son impureté est légère (« moukhaffafah »), il suffit de verser de l’eau dessus (une petite quantité suffit de sorte que cela ne s’égoutte pas du vêtement) sans frotter ni essorer le vêtement touché, mais il nécessite obligatoirement le lavage du sexe et des testicules même si ils n’ont pas été touchés par le liquide.
[Chez certaines personnes, il y a un liquide qui sort sans chahwa (ex : maladie), il ne s’agit pas de madhiy car celui-ci est d’habitude devancé par un plaisir]

3). Al wadiy : c’est un liquide blanc et épais qui sort après l’urine : il est considéré comme l’urine donc il faut le laver

4). Le maniy : c’est le sperme : voir plus haut

4. il fait partie de la vie en couple selon la bonne coutume (convenablement, « bil ma’roûf ») que la femme soit au service de son mari car ‘aicha (ra) a dit « je le frottais … ».
Mais est-ce que le fait que la femme soit au service de son mari est obligatoire pour elle ?
→ Allah a jugé avec un jugement juste en disant وَعَاشِرُوهُنَّ بِالْمَعْرُوفِ « et comportez-vous convenablement avec elles » (s4 v19) :
- donc si la bonne coutume (« al ma’roûf ») chez les gens c’est que la femme est au service de son mari, il lui est obligatoire d’être a son service
- si « al ma’roûf » c’est que l’épouse n’est pas au service de son mari mais plutôt qu’elle utilise un domestique, il ne lui est pas obligatoire d’être au service de son mari
- si « al ma’roûf » c’est qu’elle soit au service de son mari pour certaines choses et pas pour d’autres elle se base dessus également

5. il y a ici la preuve de l’ascétisme du prophète عليه الصلاة والسلام car lorsque son vêtement était touché par le maniy il le lavait et priait avec, et donc il n’avait pas un vêtement pour la prière, un autre pour la maison, un autre pour dormir ; mais si Allah nous a comblé de bienfaits matériels il ne nous est pas demandé d’utiliser le même vêtement pour le sommeil et la prière car Allah aime voir les effets de son bienfait envers son serviteur (hadith)

6. ce maniy venant du prophète عليه الصلاة والسلام a pour cause un rapport et non un rêve, car parmi les spécificités du prophète عليه الصلاة والسلام il y a le fait qu’il ne fait pas « al ihtilâm » (rêve provoquant la sortie du maniy)

Hadith 26 :

On rapporte d’Abî-Samh - رضي اللّه تعالى عنه - qu’il a dit : le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « On lave l’urine de la fillette et on asperge de l’eau sur l’urine du petit garçon ».[Hadîth rapporté par Aboû Dâwoud, An-Nasâ-î et Al-Hâkim qui l’a qualifié d’authentique].

- وَعَنْ أَبِي اَلسَّمْحِ - رضي اللّه تعالى عنه - قَالَ : قَالَ رَسُولُ الله - صلى الله عليه و سلم - « يُغْسَلُ مِنْ بَوْلِ اَلْجَارِيَةِ, وَيُرَشُّ مِنْ بَوْلِ اَلْغُلَامِ ». [أَخْرَجَهُ أَبُو دَاوُدَ, وَالنَّسَائِيُّ, وَصَحَّحَهُ اَلْحَاكِمُ]

1. l’urine du nourrisson mâle qui ne mange pas les aliments (c-a-d que la majeure partie de sa nourriture c’est le lait) suit une règle à part : il suffit de l’asperger d’eau (c-a-d verser de l’eau sur la partie du vêtement touchée par l’urine, une petite quantité suffit de sorte que cela ne s’égoutte du vêtement) ; donc son urine est impure mais cette impureté est légère (« moukhaffafah »)

2. pour le nourrisson femelle il faut laver l’urine comme pour les adultes

3. Allah a décidé qu’il y ait une différence ici, donc il y a une sagesse que nous ne connaissons pas forcément, mais nous savons que les règles qu’Allah a fixées sont basées sur la sagesse. Certains savants ont cités des raisons possibles à cette différence et d’autres ont dit que nous ne savons pas (« amroun ta’abboudiy ») mais nous devons nous soumettre et appliquer

4. il y a la preuve de la différence entre le mâle et la femelle (c-a-d l’homme et la femme) et ceci est vrai pour beaucoup de choses, que ce soit des choses liées à la création (« oumoûr kawniyyah ») ou à la législation (« oumoûr char’iyyah »)

Hadith 27 :

On rapporte d’Asmâ bint Abî Bakr - رضي اللّه تعالى عنها - que le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit à propos du sang des menstrues qui touchent l’habit : « Elle l’enlève (c-a-d s’il est sec), ensuite elle le frotte (avec le bout des doigts) avec de l’eau, puis elle verse de l’eau dessus (c-a-d elle le lave), puis elle prie avec ». [Hadîth rapporté par Al-Boukhâri et Mouslim].

- وَعَنْ أَسْمَاءَ بِنْتِ أَبِي بَكْرٍ - رَضِيَ الله تعالى عَنْهُمَا - أَنَّ اَلنَّبِيَّ - صلى الله عليه و سلم - قَالَ - فِي دَمِ اَلْحَيْضِ يُصِيبُ اَلثَّوْبَ - : « تَحُتُّهُ, ثُمَّ تَقْرُصُهُ بِالْمَاءِ, ثُمَّ تَنْضَحُهُ, ثُمَّ تُصَلِّي فِيهِ ». [مُتَّفَقٌ عَلَيْه]

1. ce hadith montre que le sang des règles (menstrues) est impur car il faut le laver pour pouvoir prier

2. la petite quantité de ce sang n’est par excusée, car le prophète عليه الصلاة والسلام a dit « puis elle le frotte avec le bout des doigts avec de l’eau » et ceci montre qu’ici c’est une petite quantité de sang

3. le vêtement touché par ce sang doit être lavé puis on peut prier avec sans problème (certaines femmes laissent un vêtement spécialement pour les règles et ceci n’est pas nécessaire)

4. l’avis le plus proche c’est que le sang de la métrorragie est également impur car il sort par les voies naturelles

5. il faut obligatoirement enlever l’impureté qui est solide avant de la laver car le prophète عليه الصلاة والسلام a dit « elle l’enlève »

6. lorsqu’on lave une impureté solide il faut éviter de verser beaucoup d’eau d’un coup pour ne pas éparpiller encore plus l’impureté, mais il faut verser l’eau petit à petit jusqu’à ce qu’il ne reste plus que la trace de l’impureté et à ce moment on peut verser beaucoup d’eau

7. il faut d’abord enlever l’impureté avant de prier

8. enlever l’impureté du vêtement, du corps, du lieu de prière est une condition de validité de la prière ; si quelqu’un prie avec une impureté la prière n’est pas valable ;
- mais si on a oublié qu’on avait une impureté et qu’on ne s’en rappelle qu’après la prière, celle-ci est valide, d’après la parole d’Allah رَبَّنَا لا تُؤَاخِذْنَا إِنْ نَسِينَا أَوْ أَخْطَأْنَا « Seigneur, ne nous châties pas s'il nous arrive d'oublier ou de commettre une erreur » s2 v285
- de même si on ne se rend compte de la présence de cette impureté qu’après la prière, celle-ci est valide (s2 v285)
- si on se rend compte de la présence d’une impureté (ou on s’en rappelle) pendant la prière, si on peut enlever le vêtement concerné et continuer à prier on le fait, sinon on coupe la prière et on lave l’impureté et on recommence la prière (ex : le cas où on ne porte qu’un seul vêtement qui couvre la « ‘awra » (partie du corps à cacher obligatoirement)).

La preuve de ceci c’est qu’un jour le prophète عليه الصلاة والسلام priait avec ses compagnons et il retira ses sandales, alors les compagnons firent de même. Lorsqu’il termina la prière il leur demanda pourquoi ils avaient enlevé leurs sandales et lui répondirent qu’ils avaient fait comme lui (il est possible qu’ils pensaient que l’autorisation de prier avec les sandales avait été abrogée ou autre chose). Il leur dit : « Djibrîl عليه السلام est venu à moi il y a un instant et il m’a informé qu’elles avaient une impureté, alors je les ai enlevées ».

Hadith 28 :

On rapporte d’Abî Hourayra - رضي اللّه تعالى عنه - qu’il a dit : Khawla a demandé : « Ô Messager d’Allah ! Et si le sang ne disparaît pas (c-a-d sa couleur) ? Il répondit : « L’eau te suffira, et ses traces ne te porteront pas préjudices ». [Hadîth rapporté par At-Tirmidhî mais sa chaîne de transmission est qualifiée de faible].

- وَعَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ - رضي اللّه تعالى عنه - قَالَ : قَالَتْ خَوْلَةُ : يَا رَسُولَ الله, فَإِنْ لَمْ يَذْهَبِ اَلدَّمُ ؟ قَالَ : « يَكْفِيكِ اَلْمَاءُ, وَلَا يَضُرُّكِ أَثَرُهُ ». [أَخْرَجَهُ اَلتِّرْمِذِيُّ, وَسَنَدُهُ ضَعِيف]

Ce hadith est faible mais son sens est vrai.

Si quelqu’un lave une tâche de sang, qu’elle part, mais il reste quand même une trace (c-a-d la couleur) il n’y a pas de problème : car le but est la disparition de l’impureté et non de sa couleur.


Questions-Réponses tirées des fatâwâ de Cheikh al ‘Outheymîne (ra)

- L’impureté est divisée en 3 catégories :
a. « annadjâsatoul moughalladhah » c-a-d la grande impureté : c’est l’impureté du chien, s’il lape dans un récipient il faut obligatoirement le laver 7 fois dont une avec la terre ; et certains savants ont dit que c’est la même chose pour ce qui sort de son corps comme les excréments, l’urine et le sang et donc il faut 7 lavages dont 1 avec la terre, et cet avis est le plus prudent

b. « annadjâsatoul moukhaffafah » c-a-d l’impureté légère : c’est l’impureté de l’urine du nourrisson mâle qui ne mange pas les aliments (il boit essentiellement du lait) et également l’impureté du madhiy (liquide séminal) d’après l’avis le plus juste

c. « annadjâsatoul moutawassitah » c-a-d l’impureté normale (médiane) : c’est le reste des impuretés


- Si on touche un chien avec la main et que la main n’est pas humide, la main ne devient pas impure ; mais si elle est humide (ou le devient) la main devient impure d’après de nombreux savants, et il faut alors la laver 7 fois dont 1 avec la terre

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