mercredi 21 janvier 2009

LES ABLUTIONS (SUITE 5)

Hadith 47, 48, 49 :

47. On rapporte de Talha ibn Mousarrif qui rapporte de son père, qui rapporte de son grand-père qu’il a dit : « J’ai vu le Prophète - صلى الله عليه و سلم - séparer entre le rinçage de la bouche et l’inspiration par le nez (c-a-d prendre une poignet d’eau pour le rinçage de la bouche et une autre pour l’inspiration par le nez) ». [Hadîth rapporté par Aboû Dâwoud dans une chaîne de transmission qualifiée de faible].

وَعَنْ طَلْحَةَ بْنِ مُصَرِّفٍ, عَنْ أَبِيهِ, عَنْ جَدِّهِ قَالَ : « رَأَيْتُ رَسُولَ اَللَّهِ صَلَّى اَللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ يَفْصِلُ بَيْنَ الْمَضْمَضَةِ وَالاسْتِنْشَاقِ.» [أَخْرَجَهُ أَبُو دَاوُدَ بِإِسْنَادِ ضَعِيفٍ]


48.
Concernant la façon d’accomplir les ablutions, ‘Alî - رضي اللّه تعال عنه – a dit : « … puis le Prophète - صلى الله عليه و سلم - se rinça la bouche et expira du nez 3 fois, en faisant le rinçage de la bouche et l’expiration du nez à partir de la même poignet d’eau ». [Hadîth rapporté par Aboû Dâwoud et An-Nasâ-î]

وَ عَنْ عَلِيٍّ رَضِيَ اَللَّهُ تعال عَنْهُ - فِي صِفَةِ اَلْوُضُوءِ - « ثُمَّ تَمَضْمَضَ وَاسْتَنْثَرَ ثَلاثًا, يُمَضْمِضُ وَيَسْتَنْثِرُ مِنْ اَلْكَفِّ اَلَّذِي يَأْخُذُ مِنْهُ اَلْمَاءَ » [أَخْرَجَهُ أَبُو دَاوُدَ وَالنَّسَائِيُّ]

49. Concernant la façon d’accomplir les ablutions, ‘Abdillah ibn Zayd - رضي اللّه تعال عنه – a dit : « … puis il - صلى الله عليه و سلم - introduisit sa main (dans le récipient), alors il se rinça la bouche et inspira par le nez à partir d’une seule poignet d’eau, il fit cela trois fois ». [Hadîth agréé / Mouttafaqoun ‘alayhi].

وَعَنْ عَبْدِ اَللَّهِ بْنِ زَيْدٍ رَضِيَ اَللَّهُ تعال عَنْهُ - فِي صِفَةِ اَلْوُضُوءِ - « ثُمَّ أَدْخَلَ يَدَهُ, فَمَضْمَضَ وَاسْتَنْشَقَ مِنْ كَفٍّ وَاحِدَةٍ, يَفْعَلُ ذَلِكَ ثَلاثًا » [مُتَّفَقٌ عَلَيْه]


Pour la «madmada » et « al istinchâq » (rinçage de la bouche et expiration du nez), le plus proche de la sounnah est de prendre une « gharfah » (une main remplie d’eau) et de faire à partir de cette main les 2 opérations, puis une 2ème poignet d’eau de la même façon, puis une troisième.

Il est également possible de faire 3 fois le rinçage de la bouche et 3 fois l’inspiration par le nez, le tout à partir d’une seule poignet d’eau, mais cette opération est très difficile.

Mais il n’y a pas de mal à séparer entres les 2 opérations c-a-d prendre 3 poignets d’eau pour la bouche puis 3 poignets d’eau pour le nez, mais le hadith rapporté à ce propos est faible (hadith 47).

Hadith 50 :


On rapporte d’Anas ibn Mâlik -
رضي اللّه تعال عنه - qu’il a dit : Le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a vu un homme qui (après avoir fait ses ablutions) avait laissé sur son pied une partie non mouillée égale à la dimension d’un ongle. Alors il lui dit : « Retourne parfaire tes ablutions ». [Hadîth rapporté par Aboû Dâwoud et An-Nasâ-î].

وَعَنْ أَنَسٍ رَضِيَ اَللَّهُ تعال عَنْهُ قَالَ: « رَأَى اَلنَّبِيُّ صَلَّى اَللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ رَجُلاً, وَفِي قَدَمِهِ مِثْلُ اَلظُّفُرِ لَمْ يُصِبْهُ اَلْمَاءُ. فَقَالَ : " اِرْجِعْ فَأَحْسِنْ وُضُوءَكَ " » [أَخْرَجَهُ أَبُو دَاوُدَ, وَالنَّسَائِيّ]

1. ce hadith montre qu’il est obligatoire de passer l’eau sur tout le membre et que si ce n’est pas fait, le woudoû n’est pas valide.

Si quelqu’un se rend compte de son erreur peu de temps après le woudoû (de sorte que le dernier membre lavé ne soit pas séché), il refait le membre concerné et ceux qui le suivent.

S’il s’en rend compte après un long temps (de sorte que le dernier membre lavé soit séché), il refait complètement le woudoû, car la consécution des actes (« al mouwâlâh ») dans les ablutions est une condition de validité (de même dans le ghousl d’après l’avis le plus juste).

Ex : si quelqu‘un a fait le woudoû puis en sortant de la salle de bain il se rend compte que son coude n’a pas été touché par l’eau, alors il lave le coude, s’essuie la tête et les oreilles, et lave ses pieds, car l’ordre entre ces membres est obligatoire.

Ex : même exemple mais concernant le pied, alors il lave le pied c-a-d l’endroit qui n’a pas été lavé et cela suffit car il n’y pas d’autre membre après.

Ex : même exemple mais il s’en rend compte après un long temps, alors il refait complètement le woudoû car celui-ci est une seule « ‘ibâdah » (adoration) et donc le lavage des membres doit se suivre sans interruption.

Ex : si quelqu’un a oublié la « madmada » et « al istinchâq » et s’en rend compte peu de temps après le woudoû, il fait la « madmada » et « l’istinchâq », puis se lave les mains jusqu’aux coudes, puis le reste (il n’a pas à refaire le visage car avec la bouche et le nez ils forment un même membre)

Ex : si quelqu’un, après avoir fait le ghousl de la djanâbah (après un cours moment), se rend compte qu’il y avait sur son corps quelque chose qui empêchait l’eau de l’atteindre, il retire cette barrière et lave la partie qui n’a pas été atteinte par l’eau, car il n’y a pas d’ordre à respecter entre les membres lors du ghousl.

Règle importante : après l’accomplissement d’une adoration on ne prend pas en compte le doute concernant cette adoration, on ne le prend en compte que s’il survient pendant cette adoration :


Ex :
si après avoir terminé la prière on doute sur le nombre de rak’ât accomplies, on ne prend pas en compte ce doute et la prière est valable.

Ex : si après avoir terminé les ablutions on doute si on a lavé le bras droit ou pas, on ne prend pas en compte ce doute car les ablutions sont terminées.

2. il est obligatoire d’enlever ce qui empêche l’eau d’atteindre le membre (peinture, vernis, cire …), même si cette chose est de la dimension d’un ongle.

Concernant le fait de porter une bague, il faut la remuer lors des ablutions si elle est serrée afin que l’eau atteigne tout le doigt.

Concernant le fait de porter une prothèse dentaire, il n’est pas nécessaire de l’enlever lors des ablutions car il n’est pas obligatoire que l’eau atteigne toute la bouche pour la « madmada ».

Concernant la femme qui met du henné (« al hinnâ ») sur ses cheveux, elle peut faire l’essuyage au-dessus comme le fait celui qui porte la ‘imâmah ou la femme au-dessus de son voile, et la preuve de

cela c’est que le prophète عليه الصلاة والسلام avait enduit ses cheveux avec du miel et du « Samgh » (baume) pendant sa sacralisation du pèlerinage alors que ceci empêche de toucher les cheveux. Ainsi l’essuyage de la tête comporte une certaine facilité.

Dans les cas où il est très difficile de se débarrasser de ce qui empêche l’eau d’atteindre le membre, la petite quantité est pardonnée comme l’a choisi Cheikhoul Islam Ibnou Taymiyyah (ra), tel que pour ceux qui sont peintre en bâtiment

3. il est obligatoire d’ordonner le bien comme l’a fait le prophète عليه الصلاة والسلام et comme Allah l’a ordonné dans le Coran

4. l’abandon d’un acte obligatoire (« al ma°moûr ») n’est pas pardonné à cause de l’ignorance ou l’oubli (ex : prier sans les ablutions, prier avant le début de l’heure …) et donc il faut le rattraper dans ce cas, car le prophète عليه الصلاة والسلام a ordonné à cet homme de parfaire ses ablutions ; par contre le fait de faire l’acte qui est interdit (« al mahdhoûr ») est pardonné à cause de l’ignorance ou l’oublie (ex : prier avec une impureté, mettre du parfum ou se couvrir la tête en état de sacralisation …).

Hadith 51 :


On rapporte d’Anas -
رضي اللّه تعال عنه - qu’il a dit : Le Prophète - صلى الله عليه و سلم - faisait ses ablutions avec une quantité d’eau égale au « moudd » et il se lavait avec une quantité d’eau allant d’un sâ’ (= 4 moudd≈3 litres) à 5 « moudd » (≈3,75 litres). [Hadîth agréé / Mouttafaqoun ‘alayhi].

وَعَنْهُ قَالَ : « كَانَ رَسُولُ اَللَّهِ صَلَّى اَللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ يَتَوَضَّأُ بِالْمُدِّ, وَيَغْتَسِلُ بِالصَّاعِ إِلَى خَمْسَةِ أَمْدَادٍ ». [مُتَّفَقٌ عَلَيْهِ]

1. le plus souvent le prophète عليه الصلاة والسلام faisait le woudoû avec un moudd d’eau et le ghousl avec un sâ’ : ceci montre que le prophète عليه الصلاة والسلام faisait des économies même dans la purification et donc il faut utiliser peu d’eau pour la purification

2. il ne faut pas faire de gaspillage que ce soit dans la nourriture, la boisson, l’habillement, l’habitation, la monture … .

Hadith 52 :


On rapporte de ‘Omar -
رضي اللّه تعال عنه - qu’il a dit : le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « Aucun de vous ne fait ses ablutions d’une manière complète puis dis : {J’atteste qu’il n’y a d’autre divinité méritant d’être adorée si ce n’est Allah Seul, Il n’a point d’associé, et je témoigne que Mouhammad est Son serviteur et Son envoyé} sans que les portes du Paradis ne lui soient grandement ouvertes». [Hadîth rapporté par Mouslim et At-Tirmidhî qui a ajouté : « Oh Allah, fais que je sois parmi ceux qui se repentent continuellement et se purifient continuellement»].

وَعَنْ عُمَرَ رضي اللّه تعال عنه قَالَ : قَالَ رَسُولُ اَللَّهِ صلى الله عليه و سلم « مَا مِنْكُمْ مِنْ أَحَدٍ يَتَوَضَّأُ, فَيُسْبِغُ اَلْوُضُوءَ, ثُمَّ يَقُولُ: أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اَللَّهُ وَحْدَهُ لاَ شَرِيكَ لَهُ, وَأَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا عَبْدُهُ وَرَسُولُهُ, إِلاَّ فُتِحَتْ لَهُ أَبْوَابُ اَلْجَنَّةِ" » [أَخْرَجَهُ مُسْلِمٌ وَاَلتِّرْمِذِيُّ, وَزَادَ : « اَللَّهُمَّ اجْعَلْنِي مِنَ التَّوَّابِينَ, وَاجْعَلْنِي مِنَ اَلْمُتَطَهِّرِينَ »]

1. celui qui fait le woudoû complet puis dit cette invocation, les 8 portes du paradis lui sont ouvertes. Chaque porte correspond à une catégorie de gens (jeûneurs, prieurs, ceux qui donnent l’aumône, ceux qui font le djihâd …) et il n’est pas impossible que la personne entre par toutes ces portes si elle a avancé quelque chose dans chaque action concernée.

« Les 8 portes du paradis lui sont ouvertes » : ceci a pour conséquence qu’Allah lui facilitera de faire toutes les actions lui permettant d’entrer par ces portes

2. il y a ici l’affirmation de l’unicité d’Allah dans l’adoration (« tawhîd al ouloûhiyyah » ou « tawhîd al ‘ibâdah ») dans la parole « je témoigne … »

3. l’attestation que Mouhammed عليه الصلاة والسلام est le serviteur d’Allah et Son envoyé est réunie avec l’attestation d’unicité : en effet toute adoration nécessite 2 conditions qui sont la sincérité « al ikhlâs » et le suivi du prophète عليه الصلاة والسلام « al moutâba’ah »

4. lorsqu’il est demandé de prononcer une parole il faut absolument que la langue prononce cette parole et il ne suffit pas de la prononcer avec le cœur (ex : lorsqu’on récite le Coran, lorsqu’on récite une dou’â, lorsqu’on récite un dhikr …)

5. il y a une réponse à ceux qui exagèrent concernant la personne du prophète عليه الصلاة والسلام car il est dit ici « son serviteur » (‘abdouhoû) : donc le prophète عليه الصلاة والسلام n’a aucune part dans la seigneuralité (« arrouboûbiyyah ») (c-a-d le fait d’être le créateur « al khâliq », celui à qui appartient cette création « al mâlik », celui qui détient la direction de l’univers « al moudabbir » …)

6. l’auteur a rapporté un dhikr au début du woudoû qui est la « basmalah » (le fait de dire bismillêh) et un dhikr à la fin du woudoû qui est cité dans ce hadith, et il n’y a pas d’autre dhikr qui a été rapporté pour le woudoû. Ainsi il n’y a pas de dhikr pendant le woudoû, et ce qui est rapporté disant qu’il y a un dhikr précis pour chaque membre n’est pas vrai

7. le paradis possède des portes qui sont au nombre de 8. Et il est dit dans le Coran que les portes de l’enfer sont au nombre de 7, et ceci fait allusion à ce qui a été rapporté du prophète عليه الصلاة والسلام disant que « la Miséricorde d’Allah a devancé Sa Colère »

8. si on fait ce qui est la cause de la purification et du repentir, on ne compte pas là-dessus et on n’est pas fier de soi, mais plutôt on demande à Allah d’accepter cela, comme le montre la parole « Oh Allah, fais que je sois parmi ceux qui se repentent continuellement et se purifient continuellement »

9. la « tawbah » (repentir) comporte 5 conditions :

1. la sincérité

2. le regret du péché commis

3. arrêter le péché en question

4. la ferme intention de ne pas recommencer

5. qu’elle soit faite dans un moment où la tawbah est acceptée (c-a-d avant l’agonie de la mort et avant que le soleil ne se lève du côté du couchant)

Et si c’est un péché commis envers un humain il y a une 6ème condition qui est le fait de réparer son mal ou se le faire pardonner par la personne

10. il y a ici la réunion entre la purification intérieure dans la parole « ceux qui se repentent continuellement » et la purification extérieure dans la parole « et se purifient continuellement ».

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